Architecture : un chef-d’œuvre de stratification

Le château se développe comme un organisme vivant, s’adaptant à la morphologie de la colline avec une ingéniosité militaire remarquable. Noyaux byzantins, tours normandes, agrandissements Renaissance et cours à loggias se fondent dans un ensemble harmonieux, entouré de trois cercles de murs crénelées. Inspiré des forteresses croisées telles que le Krak des Chevaliers, il constitue un rare exemple de château à défense plongeante, où chaque détail révèle le savoir-faire d’ingénierie du Moyen Âge mûr.

Entre fiefs et légende

Né comme avant-poste impérial, le manoir entra dans l’orbite du Status Alviani, devenant bastion de l’Église contre Todi. Ses tours surveillaient les routes commerciales menant à la vallée du Tibre. Le nom Guardea évoque probablement le guardigium, tribut versé aux seigneurs en échange de protection. Sièges, traités et brèves autonomies ont marqué son destin, jusqu’à son abandon après la Renaissance, suivi d’une renaissance à la fin du XIXe siècle comme centre artistique fondé par l’acteur Jimmy Savo, qui passa au château les dernières années de sa vie.

Un patrimoine intemporel

Classé Monument National pour sa valeur historique et architecturale exceptionnelle, le Castello del Poggio est aujourd’hui une résidence historique internationale et le siège du Club de Budapest. Ses terrasses offrent une vue imprenable sur l’Oasis d’Alviano, tandis que ses intérieurs – entre cheminées décorées de fresques aux armoiries de Savoie et cours à loggia – incarnent l’essence d’une rareté italienne.